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L'efficacité du taiji :

  L'efficacité constitue une question importante dans l'activité humaine et en particulier lors des conflits. La recherche d'avantages martiaux s'est perpétuée à travers les âges avec le développement des arts de combat. Le taiji quan fait partie de cette grande famille. Aujourd'hui, le contexte moderne oriente la pratique vers l'harmonie et la santé. A tel point parfois que se pose la question des enjeux initiaux. En effet, le taiji se présente comme une boxe souple. Qualifié de danse, de gymnastique, de chorégraphie est-ce encore un art de combat ?

  Les formes du taiji proposent divers enchainements codifiés et stylisés. Elles permettent au pratiquant de développer la maturité du geste. Elles indiquent par là-même une multitude d'actions possibles relatives aux nombreuses situations de lutte. Cependant, dans leur désir de masquer ou d'embellir les mouvements, ces techniques perdent parfois leur sens. Rares encore les possesseurs de ces " secrets ". Certains tentent de plonger dans les racines de cet art pour en révéler les différents aspects.

  L'efficacité s'aborde selon un contexte. En effet, comme on l'observe dans les différents sports de combat, la pratique dépend de la morphologie, du terrain, des armes disponibles. Se battre debout ou au sol par exemple requière des capacités spécifiques. Le taiji se développe en pratique à mains nues ou avec armes. Certains styles mettent l'emphase sur les poings, d'autres les pieds. Les techniques proviennent de ces époques guerrières et des connaissances associées. Ainsi, l'honneur ou la brutalité induisent des formes de combats complètement différentes.

  La différence des styles s'explique par la cohérence de chaque système. Un principe en implique un autre. Successivement l'art se développe. Selon les maîtres nous trouvons le taiji Chen, Yang, Wu, etc ... Pourtant, si la dénomination " tai ji quan " reste identique pour désigner ces écoles c'est qu'il existe des dénominateurs communs. Revenons à l'expression " boxe souple ". Le taiji s'appuie sur le principe de la dualité yin-yang avec leur unification au sein du taiji (faît suprême). Le taichi chuan met l'emphase sur le relâchement (song) et le développement de l'énergie (qi). Ainsi, nous menons le combat avec notre ombre et cherchons l'unification avec " l'adversaire ".

  Les différents exercices propres à chaque lignée entrainent le pratiquant vers une stabilité (enracinement) et une liberté liée à la pratique du vide (kong). Lorsque l'esprit et le corps entrent en résonance, l'homme équilibre ses trois aspects : physique, émotionnel, psychologique. Apparaît par voie de conséquence l'harmonie spirituelle. La force vient de l'absence de tension qui génère une libre circulation de l'énergie (qi). Cette désignation regroupe le zheng qi (énergie vitale) et le jin (énergie élastique). Nous utilisons cette dernière en taiji.

  L'efficacité provient du cumul des forces mécaniques (position, mouvement) et du développement du jin. Ainsi, un combattant possède une technique martiale et une maîtrise des souffles internes. Ceci demande un investissement considérable. Le manque de connaissance mène également à des impasses. D'un autre côté, l'époque offre une ouverture sur les arts martiaux du globe entier. Il devient possible et nécessaire de faire évoluer le taiji afin de sauvegarder et d'enrichir sa pratique. L'efficacité restera toujours une question relative que nous pouvons actualiser.

  Le dicton énonce : " un bon combattant garde son épée au fourreau ". Sublime maîtrise.

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