Le taichi chuan s'apparente à une méditation en mouvement lit-on. Mais les personnes évoquant cette similitude comprennent-elles le lien ? Il faut d'abord définir ce que nous entendons par méditation. La première image qui vient à l'esprit correspond à celle du petit moine assis en lotus avec cette jolie touche sonore folklorique : " AAAAUUUUUUMMMMMM ... " affectée par les bouddhistes. Mais qu'est-ce que la méditation ? Et la méditation en mouvement alors ?
La méditation n'est pas l'approche réflexive, même posée, d'un thème philosophique. L'action méditative repose dans le silence et s'attache à la pratique de l'être. L'interrogation ontologique se trouve au coeur de cette assise dans le réel. La compréhension repose sur l'affranchissement de la barrière entre soi et la réalité. L'habitude veut que nous considérions le monde de manière dualiste : moi/non-moi. La méditation offre l'opportunité de lever le voile sur cette séparation.
Lorsque l'esprit devient le corps et que le corps devient l'esprit, la tradition appelle cela méditation. Nous connaissons bien sûr toutes les pratiques d'assise comme dans le bouddhisme tibétain, le bouddhisme Chan, le Zen. La posture au sol accroît les phénomènes énergétiques et spirituels liés au rapport de l'homme avec le Ciel et la Terre. Le silence révèle le tumulte intérieur qui par la pratique se pacifie jusqu'au Vide. Cette absence de tension mentale ouvre au champ de la Conscience.
L'union corps-âme-Esprit découle d'une prise de conscience qui peut s'étendre à tous les moments du quotidien. Ainsi, le silence s'introduit dans le moindre geste. Ce contact au réel se trouve favorisé dans certaines pratiques comme le taiji. L'état d'être se découvre par la conscientisation des phénomènes intérieurs et extérieurs. Lorsque le corps se trouve dans des mouvements énergétiques particuliers, le mental reste souple et fluctuant selon le flot de la Vie. Le taiji une méditation en mouvement.